Belle de jour, film de Luis Buñuel

Séverine Serizy (Catherine Deneuve) est une jeune et très belle femme aux fantasmes masochistes assez particuliers. Elle est mariée au très charmant docteur Pierre Serizy (Jean Sorel) qu'elle aime « au-delà du plaisir » : elle ne parvient pas en effet à trouver le plaisir auprès de lui, ce qui les frustre tous deux. Un ami du couple, que le jeune docteur apprécie beaucoup plus que sa femme, Monsieur Henri Husson (Michel Piccoli), en vient à parler à Séverine d'un bordel de luxe qu'il fréquentait dans le passé et, accessoirement, lui avoue son désir pour elle.

Séverine, à la personnalité brisée, et qui est, selon toute apparence, insatisfaite sexuellement, finit par se rendre dans le mauvais lieu que lui a signalé Husson, entre en contact avec la patronne de l'endroit, Madame Anaïs (Geneviève Page), qui pense qu'elle a des problèmes d'argent, et commence à y travailler secrètement, étant entendu qu'elle ne s'y prostituera que certains après-midi de 14 à 17 heures (d'où le surnom qu'on lui donne : Belle de jour). Elle retrouve ensuite, en fin d'après-midi, les bras de son mari, qui, amoureux confiant et heureux, ne se doute évidemment de rien.

Après un certain nombre de "passes" sans lendemain ni conséquences, qui sont autant d'expériences pittoresques (un fabricant de bonbons bordelais, paternaliste et farceur, un Asiatique policé et herculéen au baragouin incompréhensible, un duc BCBG aux fantasmes mortuaires extravagants), Belle de jour se lie à Marcel (Pierre Clémenti), un jeune rebelle qui éveille sa passion et satisfait autant ses sens que son masochisme secret.

La situation se complique lorsque la jeune femme envisage avec l'accord de Madame Anaïs de cesser de fréquenter sa maison, parce que Marcel devient trop exigeant et jaloux de son mari ; elle devient même catastrophique, quand Monsieur Husson, revenu dans la maison de passe après une très longue absence, découvre le secret de Séverine et, suprême humiliation, refuse finalement de coucher avec elle car, dit-il, ce qu'il aimait en elle, c'était sa vertu.

Pire, Hippolyte, le grand ami du jeune loubard Marcel, suit Séverine à son insu jusque chez elle et découvre son adresse, sa vraie identité. Marcel peut ainsi rendre visite à la jeune femme et la menacer de tout révéler au mari, dont la photo trône dans le salon. Elle réussit quand même à le convaincre de quitter l'appartement.

En fait, Marcel attend simplement dans sa voiture le retour du mari et il lui tire dessus avant de s'enfuir. Dans sa précipitation, il provoque un accident de circulation et, après un échange de coups de feu avec la police, est abattu par celle-ci.

Bien que très grièvement blessé, entre la vie et la mort pendant plusieurs jours, Pierre, le jeune médecin, mari de Séverine, survit à ses blessures. Il ne sort hélas de l'hôpital qu'aveugle et en chaise roulante, partiellement paralysé. La police, en tout cas, ne parvient pas à élucider les motifs de la tentative de meurtre et Séverine, apaisée, devient la garde-malade de son mari, tout aux petits soins pour lui. Le calme semble revenu dans l'appartement très bourgeois du couple jusqu'à ce que Monsieur Husson s'y annonce. Avec son cynisme habituel, il déclare à Séverine que, dans une volonté de libérer Pierre, son ami infirme, de la reconnaissance qu'il croit devoir à sa femme, il va lui révéler comment elle occupait ses après-midi. Séverine n'a aucun moyen de s'opposer à la révélation. Husson lui propose d'ailleurs, juste avant d'entrer dans la chambre du malade, d'assister à l'entretien. Mais elle préfère rester au salon et s'asseoir sur le canapé, fermer les yeux.

On retrouve Pierre et Séverine chez eux, côte à côte, lui dans son fauteuil roulant, elle en train de faire de la broderie. Elle s'adresse tendrement à son mari, mais se rend compte qu'il est comme terrassé, sans réactions et que les doigts de sa main, grande ouverte sur une cuisse, ne bougent plus du tout. Ultime fantasme de Séverine : son mari a miraculeusement retrouvé la santé et quitté son fauteuil d'infirme et ses lunettes noires d'aveugle. Les deux époux s'embrassent amoureusement, avant de regarder par la fenêtre comme dans la scène d'ouverture. On revoit la voiture découverte tirée par deux chevaux et conduite par un cocher et son valet de pied. Elle avance dans une grande allée jonchée des feuilles mortes des bois avoisinants, mais contrairement au fantasme initial, le couple Serizy n'est plus assis à l'arrière du landau : les banquettes de celui-ci sont vides.
Yayınlayan leonseve
5 yıl önce
Yorumlar
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kichris-tof
Un géni du cinema pour l'époque ,A refaire aux gout du jour ...
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Oh merci ! Je passe souvent devant l'immeuble concave du boulevard Jourdan, avec toujours un coup d'oeil vers l'appartement du 5 ou 6ème étage, je ne sais plus, et la porte vitrée où l'on franchit la limite vers l'inconnu du désir.
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I also have this film and watch it occasionally.
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ccandau
un vrai chef d'oeuvre avec une Catherine Deneuve éblouissante que je regarde fréquemment
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Un de mes films préférés, parce que j’aime le cinéma de Bunuel mais aussi parce que le sujet du désir d’humiliation et d’objet I fixation me plaisent énormément 
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Mr_Cunni
Cela donne envie de voir ce film
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